L’AVIS DU LIBRAIRE
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Rare exemplaire en grand papier des fameuses Cartes postales, avec envoi des préfaciers à Jeanne Dubost |
Poèmes (Deux poésies, Le Drame de l'allée, Le Pavillon avec la préface d'Ernest La Jeunesse, Cartes postales)
Précédés d'une Conversation de MM. Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud
Paris, A. Monnier, La Maison des Amis des Livres, 1921
19,5 x 14,5 cm, broché, couverture grise imprimée en noir avec encadrement et vignette de Daragnès tirés en bleu, portrait par Müller sur papier couché, 82 pp., 2 ff. n. ch.
Première édition collective, en partie originale (notamment pour les fameuses Cartes postales).
Un des 15 exemplaires numérotés imprimés sur Hollande (avant 70 ex. sur vergé d'Arches, 500 ex. sur vergé et 50 ex. de presse) avec le pavillon de la République dominicaine, bleu blanc rouge, colorié au pochoir à la justification, le n° 4.
La fameuse préface dialoguée de MM. Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud, qui occupe une trentaine de pages parait ici pour la première fois.
Envoi autographe signé de Valery Larbaud contresigné par Léon-Paul Fargue : "à Madame Jeanne René Dubost / amical hommage, / Valery Larbaud".
Une correction manuscrite, probablement de la main de Larbaud en page 26.
Broché, en parfait état.
Très rare en grand papier et avec envoi des deux préfaciers.
Provenance : Jeanne Dubost (envoi, ex-libris gravé sur la première page de garde signé D.B. dans la planche)
"Jeune dandy qui, sous des allures d'esthète britannique, exerçait le métier de diplomate", Henry Levet (1874-1906), "qui avait senti le grand appel d'air des voyages" ne publia de son vivant que deux opuscules, sous le nom d'Henry J.-M. Levey, Le Drame de l'allée et Le Pavillon et quelques poèmes en revue (Le Courrier français, L'Aube, La Vogue, La Plume et La Grande France).
Il avait rencontré Léon-Paul Fargue en 1895, peu après le lancement du Centaure, et goûtait son Tancrède, tout juste paru dans Pan. Les deux trublions en écumèrent des rades, Le Rat mort, le Café Cyrano dont ils cirèrent les banquettes bien avant les surréalistes, le Café de la Nouvelle-Athènes, ...
Le bulletin d'annonce du présent volume affirmait : "Ces poèmes, dont on attendait depuis longtemps la publication, placent leur auteur non loin de Mallarmé, de Rimbaud, de Laforgue, de Jammes".
Dans Les Désemparés, guide consacré aux littérateur rebelles, solitaires et insoumis, Patrice Delbourg rendit un bel hommage à Henry Levet : "Ce qui fera la gloire posthume de Levet, c'est la douzaine de poèmes constituant les Cartes Postales qui ébahirent Larbaud - il le comparait à un Whitman français -, Fargue, plus tard Morand qui connaissait ses vers par cœur et Cocteau. [...] Ces poèmes charrient des épices verbales qui enflamment les muqueuses."
Mécène des arts et directrice d'une école de danse, Jeanne Dubost, fille du banquier Adrien Bénard, épouse de l’agent de change René Dubost, tint un salon très couru, 68, avenue d'Iéna à Paris où se retrouvaient écrivains et surtout musiciens de renom.
En 1927, un ballet collectif pour enfants, L'Éventail de Jeanne, fut créé chez elle, sur une musique composée par Maurice Ravel, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Georges Auric, ...
Marie Laurencin fit son portrait.
2 300 €
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