ELUARD (Paul)

Lettre autographe signée à une intime

LAS de 2 pp. in-16 rédigée au recto et verso d'un feuillet rose (13,5 x 10,5 cm)

Belle lettre autographe signée, de 2 pp. in-16, dans laquelle Paul Eluard évoque avoir beaucoup travaillé à son long poème, un déjeuner avec Guillevic et Jean Marcenac, un déjeuner avec André Frénaud, une séance de photographies avec Denise Bellon, ...

Retranscription :

"Mardi matin / Tit fille chérie, c'est étrange de ne pas se téléphoner, surtout le matin.

Dimanche, j'ai mis Mamine sur le bon chemin du Marché aux Puces. Elle voulait y aller à l'envers, par la Gare de l'Est et la Villette. Et à pied.

Travaillé beaucoup à mon long poème qui commence à prendre tournure.

Hier soir, dîné avec François. Il a été très malade, est très maigre et lugubre. A midi, je déjeune avec Guillevic et Marcenac. François accepte que je redemande des poèmes à Guillevic. Mais il lui faut le tout avant le 25. Il va essayer d'obtenir encore qqs dessins de Picasso. Demain matin je vois Frénaud. Tout à l'heure, Bellmer vient tirer mon portrait (2 heures).

J'ai répondu à Denise B.*, elle a téléphoné et elle vient me voir demain après-midi. Je ferai tout mon possible pour l'amener à une bonne amitié, qui peut-être la réconforterait.

Mon voyage ? J'attends ce matin un coup de téléphone d'Huguette. J'agirai immédiatement en conséquence.
Reçu une lettre de Calcutta m'invitant aux Indes.

Line** repique aux lettres-dessinées. Je ne peux trouver la ganse pour ficeler les albums. Où l'as-tu mise ?
Ta lettre est très gracieuse. Je suis content de te savoir tranquille avec tes parents. Mais tu ne me dis pas si leur tour en Hollande est confirmée (sic). Embrasse-les pour moi, ainsi que le minou.

Demande de l'argent à Pfeiffer. Et croyez-bien, chère Madame, que je dépose à vos pieds et à vos lèvres une tendresse exceptionnelle et exclusive, Paul E.".

Notes :
* Denise Bellon, photographe française, proche du mouvement surréaliste
** peut-être Jacqueline Duhème, qui illustrera Grain d'aile, conte pour enfants de Paul Eluard paru en 1951.