La Vagabonde
Paris, Ollendorff, 1910
In-12 (18,3 x11,4 cm), plein maroquin à gros grain fauve, dos à nerfs filetés, auteur et titre dorés, date en pied, caissons et plats encadrés d’un triple filet doré, doublures de maroquin à gros grain vert bouteille sous encadrement de maroquin fauve et d'un filet doré, gardes de soie moirée crème, doubles gardes de papier marbré dans les tons aubergine et or, filet doré sur les coupes, coiffes guillochées, tranches dorées, couvertures et dos conservés, étui bordé (Semet & Plumelle), 3 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, titre), 336 pp., 1 f. blanc
Édition originale d'un des chefs-d'œuvre de Colette.
Un des 5 exemplaires de tête numérotés sur Japon (avant 20 ex. sur Hollande), celui-ci le n° 4.
Exemplaire truffé de deux lettres autographes signées « Colette Willy », en lien avec les activités de mime de Colette, montées en tête.
La première adressée à Pierre Louÿs (1 p. 1/2 in-12 à l’en-tête imprimé de la « Villa Belle Plage », Le Crotoy, [1908], avec enveloppe) :
"Vous ne me répondez pas, cher Monsieur et ainsi, avez-vous reçu ma lettre ? Je me permets d'insister ; Michel Mortier va ouvrir le Théâtre Michel, rue des Mathurins, et il me fait risette, vous n'avez pas envie que nous fassions, comme ils disent, "quelque chose ensemble" ? Je vous parle en bonne commerçante que je voudrais bien être ! Toujours votre amie / Colette Willy".
La seconde non datée mais contemporaine de la sortie de La Vagabonde (1 p. 1/2 in-8, s.l.n.d.) :
"Cher Monsieur, Oui, venez voir La Chair à la Gaité-Montparnasse. Pourquoi pas ? Cela ne me plaisait guère tout à l'heure en vous quittant, mais j'ai réfléchi. Vous verrez - si vous avez une heure à perdre, - que la Vagabonde mime bien. Et Wagner est excellent. Et puis, un si beau public naît. Je vous remercie encore, pour l'article, et je suis bien contente de vous connaître. / Colette Willy".
Très bien relié, en plein maroquin triplé, par Semet & Plumelle.
Rarissime en grand papier.
Provenance : bibliothèque Exbrayat (ex-libris), Henri Clarac (Collection Colette commentée par Frédéric Maget, Librairie Vignes, n° 5)
"La Vagabonde, c’est d’abord le roman de l’émancipation. Renée Néré, double romanesque de l’auteur, comme elle romancière convertie à la scène, « une femme de lettres qui a mal tourné », est confrontée à la nécessité de gagner sa vie et refuse toute forme de dépendance affective ou amoureuse, affirmant la liberté de la femme en absence des hommes. L’écrivaine y développe des thèmes qui deviennent centraux dans l’œuvre : la quête d’identité, le renoncement à l’amour, la difficulté d’écrire..." (Frédéric Maget)
12 000 €
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