L’AVIS DU LIBRAIRE
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Très précieux exemplaire comportant le seul manuscrit autographe complet de L'Action de la justice est éteinte |
L'Action de la justice est éteinte
Paris, Éditions Surréalistes, 30 juillet 1931, circa début des années 1930 pour le manuscrit
In-4 (27,6 x 22,5 cm), demi-maroquin tabac à bandes, papier brique peint en blanc et noir, en dos lisse titré or en long, tête dorée, couverture et dos conservés (reliure signée Adrien Lavaux), 1 f. blanc, 22 ff. de couleurs variés (manuscrit complet précédé d'une lettre d'accompagnement montée sur onglet), 33 pp., 5 ff. n. ch.
Rare édition originale.
Tirage limité à 100 ex. numérotés imprimés sur Vidalon, celui-ci un des 95 ex. imprimés en noir (le n° 49).
Envoi autographe signé de l'auteur en page de faux-titre : "à Marcel Fourrier / pour qui / toujours [L'Action de la justice est éteinte] ! / "Je rêve la tête sur la / pointe de mon couteau le Pérou." / avec ma vive amitié. / René Char".
Comme à son habitude, l’envoi de René Char comprend une citation, ici le dernier vers de « L’Artisanat », sixième poème du recueil.
Exemplaire enrichi du seul manuscrit complet connu à ce jour de L'Action de la justice est éteinte, signé en page de titre, comportant au total une vingtaine de feuillets in-4 et présentant quelques corrections et variantes.
Ce manuscrit, qui était resté inconnu des bibliographes, se compose :
le tout monté sur onglets, placé après le premier feuillet muet de l’ouvrage et précédé d’une lettre autographe signée adressée à Marcel Fourrier retranscrite ci-dessous.
Sur la page de titre est portée la mention autographe suivante : « Ce manuscrit appartient à Marcel Fourrier avec ma bien vive amitié. L’auteur ».
LAS, 1 p. rédigée à l'encre sur un feuillet in-12 :
"31 rue des artistes, lundi / Mon cher Marcel, Voici le dernier né ! Georgette et moi vous téléphonerons vendredi. Mais espérons que vous serez rentrés, tout en formulant le voeu que le beau pays où tu batailles vous aura retenu quelques jours de plus, qui ne nuiront pas à ta santé - vieux lutteur ! A très bientôt nous vous embrassons tous deux du coeur habituel. On sera si content de vous voir. René Char".
Des rousseurs sur les feuillets de l'ouvrage imprimé, plus prononcées sur les premiers feuillets. Le manuscrit est en parfaite condition.
Bien établi par Adrien Lavaux, en demi-maroquin.
Recueil composé de douze poèmes - Poème, Sommeil fatal, Voyageur sans tunnel, La Main de Lacenaire, Le Fantôme de Lola Abat, L'Artisanat, Poètes, L'Esprit poétique, Les Messagers délirants de la poésie frénétique, Les Soleils chanteurs, L'Instituteur révoqué et L'Amour - L'Action de la justice est éteinte fut imprimé en juillet 1931 par Ducros et Colas, maîtres imprimeurs à Paris, pour le compte des Éditions Surréalistes.
Le recueil sera repris, avec quelques corrections, dans Le Marteau sans maître (Éditions Surréalistes, chez José Corti, 1934).
A ce jour, le manuscrit utilisé pour l’impression de l’ouvrage en 1931 n’a pas refait surface et on ignore s’il a été conservé.
Notre manuscrit, rédigé à l’encre noire sur des feuillets de couleurs variées - rose, gris bleu filigrané Voironstrong, crème, en partie folioté au crayon rouge dans l’angle supérieur droit, semble avoir été assemblé, en vue de la préparation de la publication du Marteau sans maître.
Ce manuscrit daterait par conséquent d’avant juillet 1934.
En effet, il comporte quelques corrections, qui seront reprises dans Le Marteau sans maître et ne figuraient pas dans l’édition de L’Action de la justice est éteinte de 1931.
Parmi celles-ci, on notera à titre d’exemple :
La lettre d’accompagnement, quant à elle, semble dater de 1937, 1938 ou 1939, car elle est adressée de la rue des artistes où Char et Georgette avait élu domicile en 1937. René Char n’aurait donné (ou vendu, peut-être à titre de règlement d’honoraires ?) le manuscrit qu’à cette date.
Marcel Fourrier a été l’avocat de Char au moins à deux reprises durant les années 1930 : une première fois à l’occasion du procès relatif à une rixe à Avignon où Char était impliqué et qui lui valut une légère condamnation pécuniaire. Puis en 1935-1936, quand Char exerça des fonctions effectives aux Plâtrières du Vaucluse, il devint l’avocat de la famille Char et même des Plâtrières dans le conflit qui opposa cette société à l’un de ses anciens dirigeants.
Recensement des variantes disponible sur demande.
Remerciements à M. Antoine Coron pour son aide précieuse.
38 000 €
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