L’AVIS DU LIBRAIRE
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L'exemplaire du couple Salacrou orné d'un bel envoi |
Le Vin est tiré
Paris, Gallimard, 1943
In-12 (18,7 x 12,2 cm), broché, couverture crème imprimée en rouge et noir, 206 pp., 1 f. n. ch.
Edition originale de ce roman dramatique sur les méfaits de la drogue.
Exemplaire du SP (pas de grand papier).
Très bel envoi autographe signé de l'auteur : "A Armand Salacrou / à Lucienne / en leur donnant rendez- / vous... pour le boire, / à la santé de tous / les braves gens. / Et cela ne saurait tarder / Bien affectueusement / Desnos".
Restaurations à la couverture, petite fente en tête.
Très belle provenance.
Armand Salacrou (1899-1989) et son épouse Lucienne, née Jeandet, furent des amis proches de Robert Desnos. Ils se rencontrèrent à Paris au début des années 1920 et se passionnèrent pour Dada.
Dans les années 1930, c'est grâce à Salacrou que Robert Desnos put entrer à l'agence Information et publicité, où il animera une équipe chargée d'inventer des slogans publicitaires pour des produits pharmaceutiques.
Tous deux entrèrent en Résistance durant l'Occupation.
Mobilisé en 1939, Salacrou fut emprisonné, mais parvint à s'évader et s'engagea en 1944 dans les Forces françaises libres. Le destin de Desnos fut plus tragique. Engagé dès juillet 1942 dans le réseau AGIR, il est arrêté par la Gestapo en février 1944, puis déporté et meurt du typhus le 8 juin 1945.
« J'ai connu [Robert Desnos] au quartier latin quand je faisais ma première année de médecine. Il était déjà ce qu'il a été toute sa vie, un garçon adorable, d'une extraordinaire bonté, d'un dévouement pour ses amis que je n'ai retrouvé chez aucune autre personne vivante. Et, on se voyait très souvent, c'était le moment où Dada... les mouvements dada commençaient à sortir. Nous ne savions pas très bien, ni lui, ni moi, ce que ça représentait, mais ça nous amusait de courir dans les rues du Quartier en réveillant les concierges, en jetant les poubelles dans les couloirs et en criant "dada, dada" ». (Armand Salacrou, témoignage radiophonique, cité dans Concordance des temps, France-Culture, 29/11/2008).
1 000 €
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