Carnet de douze dessins originaux de jeunesse
Mont-Saint Michel, Dinan, Tyrol, Côme et Condé-sur-Iton, 1893-1895
In-12 (15 x 9,5 cm), carnet oblong recouvert de toile grège, 36 ff. n. ch.
Carnet de 12 dessins originaux réalisés par Jean Schlumberger, sur le motif, à la plume ou au crayon, à l'occasion de séjours en Bretagne, dans le Tyrol, en Italie et dans l'Eure de 1893 à 1895, comportant des annotations à l'encre et au crayon, et signé Jean, à l'encre, sur le premier plat de couvrure.
Envoi autographe sur le second feuillet à Joseph [Breitbach] : "Pour Joseph / 20 septembre 1949".
Le carnet s'ouvre par ce texte autographe à l'encre : "Seize ans. Nous voilà possesseurs de ces nouveaux instruments nommés bicyclettes. Nous roulons, mon frère Daniel et moi, jusqu'au Mont St Michel... Souvenirs", illustré à la suite de cinq dessins du Mont Saint Michel :
- Les Remparts, dessin à la plume (feuillet 3)
- La Merveille et l'église abbatiale, fin dessin à la plume (feuillet 4)
- La Chapelle Saint Aubert, dessin au crayon aquarelle (feuillet 5)
- L'Entrée de l'abbaye, fin dessin à la plume (feuillet 6)
- La Tour du Nord, croquis à la plume (feuillet 7)
Suivent trois dessins réalisés à Dinan :
- Porte du Jerzual, fin dessin à la plume situé (feuillet 8)
- Les Remparts, dessin au crayon situé et daté août 94 (feuillet 9)
- la Vieille ville, fin dessin à la plume situé et daté au crayon (feuillet 10)
Au verso du feuillet 10, cette annotation à l'encre :"A travers le Tyrol..." légendant un dessin en vis à vis :
- Lac, dessin au crayon situé et daté IX 94 (feuillet 11)
Au verso du feuillet 11, texte autographe à l'encre : "Nous descendons jusqu'à Come... Première rencontre avec l'Italie, initiation un peu perplexe, où l'amour se demande s'il se cherche encore ou s'il s'est trouvé... Souvenirs" :
- Certosa di Como, fin dessin au crayon, situé et daté IX 94 (feuillet 12).
- Le château de Condé-sur-Iton dans l'Eure, dessin au crayon situé et daté "juillet 95" (feuillet 13)
- paysage de montagne, dessin au crayon, non situé (feuillet 14).
Bel ensemble de dessins originaux d'une grande finesse et pour certains très aboutis.
Éditeur et écrivain d’origine alsacienne, Jean Schlumberger (1877-1968), co-fonde la Nouvelle Revue française en novembre 1908, avec André Gide, Charles-Louis Philippe, Marcel Drouin, Jacques Copeau, André Ruyters et Henri Ghéon.
La toute première adresse du siège de la revue est le logement parisien de Schlumberger, sis 78, rue d’Assas, à Paris.
Durant les premières années, c’est Jean Schlumberger qui en assura, en grand partie, le financement ainsi que la codirection, partagée avec André Gide.
Les deux hommes seront rejoints en mai 1911 par Gaston Gallimard en tant qu’associé-gérant.
Jean Schlumberger s’engagera ensuite durant la première guerre mondiale et ne fut démobilisé qu’en 1918, ce qui l’écarta un temps de son activité éditoriale.
Il rejoint à son retour le comité de lecture de la maison d’édition (Nouvelle Revue française, puis Gallimard) dont il restera membre jusqu’en 1938.
Joseph Breitbach - Écrivain franco-allemand ayant œuvré, après-guerre, au rapprochement franco-allemand
Écrivain franco-allemand, Joseph Breitbach (1903-1980) vint s’installer en France en 1928. Volubile et chaleureux, généreux et curieux de tout, pétillant d’ironie et un rien provocateur, il devint un des familiers de la Nouvelle revue française et noua de solides et durables liens d’amitié avec Jean Schlumberger.
Ses premiers livres publiés au début des années 1930 sont interdits en Allemagne. Il renvoie son passeport allemand en 1933. Devenu apatride, il demande la nationalité française, qu’il n’obtiendra qu’à la Libération. Fait prisonnier en 1939 en tant que natif allemand, il sera libéré grâce à Jean Schlumberger. Il est poursuivi par la Gestapo, qui saisit le contenu de son appartement parisien en 1940 (dont sa bibliothèque et ses manuscrits) et sera recherché par la police allemande jusqu’à la fin de la guerre.
Il fut un temps hébergé, clandestinement, par la belle sœur de Jean Schlumberger.
En 1962, il publie son meilleur roman, Bericht über Bruno, successivement en allemand, puis en français, sous le titre Rapport sur Bruno - qu’il dédie à Jean Schlumberger.
Breitbach joua un rôle actif dans les échanges culturels entre la France et l’Allemagne, tout comme Jean Schlumberger d’ailleurs qui œuvra toute sa vie à une entente franco-allemande.
1 500 €
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