L’AVIS DU LIBRAIRE

 

Important jeu d'épreuves complet comportant quelques différences avec le texte définitif du Petit provenant de la bibliothèque du psychanalyste de Georges Bataille

[BATAILLE (Georges)] TRENTE (Louis)

Le Petit

[1943]

36 feuillets de 14,2 x 13,5 cm et copeaux constituant 4 feuillets supplémentaires, sous enveloppe avec les mentions manuscrites suivantes de Michel Leiris : Monsieur Georges Bataille / E. V. [En ville / ou Épreuves volantes].

Jeu d'épreuves d'imprimerie complet du Petit, inconnu à ce jour, envoyé par Michel Leiris à Georges Bataille, probablement peu de temps avant impression pour dernière relecture.

Hormis les titres des différentes parties (Le Mal, Premier épilogue, W.-C. (Préface à l'Histoire de l'oeil), Absence de remords et Un peu plus tard) imprimés en plus gros caractères dans les épreuves, la composition du texte et les caractères utilisés sont identiques à ceux de l'édition originale éditée en 1943 par Georges Hugnet.

Le texte des épreuves comporte les différences suivantes :

Le Mal :

- "qui ne s'imaginerait pas vulgaire" (p. 9, l.13) devient dans la version imprimée "qui ne s'imagine pas vulgaire" ;
- "sâle" (p. 12 l. 4) est corrigé dans la version imprimée ("sale", p. 13, l. 15)
- "Dieu a le "choix." / Comme au bordel." (p. 17 l. 21 et 22) est inversé dans la version imprimée ("Comme au bordel. / Dieu a le "choix.", p 21, l. 25 et 26)
- "Dans l'instant même, j'avais rêvé le crime et les gendarmes, comme Hervey de Saint-Denys le rêve de la guillotine" (p. 19) devient dans la version imprimée "Dans l'instant même, j'avais rêvé le crime et les gendarmes, comme Maury le rêve de la guillotine" (p. 24)

Absence de Remords :

- Le vers "le fracas du tonnerre chante" situé après "la foudre chante" dans les épreuves (p. 37, l. 9) est supprimé dans la version imprimée (p. 41).

Un peu plus tard :

- "la corolle des fleurs son incantation" (p. 41, l. 4) devient "une fleur des champs son incantation" (p. 45, l. 4)

- l'avant-dernier paragraphe figurant dans les épreuves "Tremblant, sa trace, semblait-il, à jamais perdue, le mouvement de la chance humaine animait mon angoisse." est supprimé dans la version définitive.

Quelques mots mal encrés en p. 31, une ligne supplémentaire en p. 32 due à une erreur de composition. Pagination au crayon d'une autre main (discontinue mais sans manque de texte). Macules d'encre à quelques feuillets. Déchirures marginales à l'enveloppe.

Provenance : Bibliothèque du docteur Adrien Borel qui fut le psychanalyste de Georges Bataille, de Michel Leiris et de Colette Peignot [Laure].

Léon d'Hervey de Saint-Denys (1822 - 1892), sinologue français est surtout connu pour s’être illustré dans la mystérieuse science de l’onirologie, où il s’est montré l’un des pionniers de l’exploration des arcanes du rêve. Il publiera Les Rêves et les moyens de les diriger, sous le sceau de l’anonymat en 1867 aux éditions Amyot.

Un autre érudit français, Alfred Maury (1817 - 1892), contemporain d’Hervey de Saint-Denys s’interressa au même sujet. Dans son ouvrage intitulé Le Sommeil et les Rêves (1861), il insiste sur les aspects physiologiques de la question, s’opposant ainsi radicalement à Hervey de Saint-Denys. On lui doit notamment le célèbre rêve de la guillotine démontrant la rapidité d’un songe provoqué par la chute de la flèche de son lit sur son cou.

6 800 €