MALLARMÉ (Stéphane)

Oxford, Cambridge. La musique et les lettres

Paris, Perrin et Cie, 1895

18,3 x 11,5 cm, plein maroquin bleu nuit janséniste, dos à nerfs, doublure et gardes de soie bleue, tête dorée, couvertures cons., chemise et étui. (reliure signée de J. Faki), 4 ff. n. ch. (2 blancs, faux-titre et titre), 84 pp., 2 ff. n. ch.

Edition originale sur papier d'édition (après 10 ex. sur Hollande) comprenant le texte d'une conférence faite à Oxford le 1er mars 1894.

Envoi autographe de l'auteur signé de son monogramme : "À mes chers amis Boissière de loin et de près. M.".

Jules Boissière entra en littérature à 20 ans à l'occasion de la publication en 1883 de son premier recueil poétique chez Lemerre, Devant l'énigme, fortement empreint de l'oeuvre mallarméenne. Après quelques années parisiennes occupées par son acticité de journaliste à La justice, il part pour l'Indochine où il fait son service militaire et fait l’expérience de l'opium. Il rentre en France en 1891 où il épouse Thérèse Roumanille, la "reine du félibrige", fille du poète provençal et amie d'enfance de Geneviève Mallarmé.

Le couple repart vivre à Tonkin en 1892 où Jules Boissière achève la rédaction de Fumeurs d'Opium, recueil de nouvelles publié par Flammarion en 1896. Il meurt peu de temps après en 1897 dans une fumerie, c'est dire s'il connaissait son sujet. Stéphane Mallarmé venait tout juste d'envoyer ses Divagations au jeune couple, pages qu'ils passaient de longues heures de leurs soirées indochinoises à lire et commenter.

Dans une lettre de condoléances adressée à Mme Jules Boissière de Valvins et datée du 22 août 1897, Mallarmé parlait ainsi de son ami :"Jules Boissière, pour qui j'avais une admiration, le noble esprit, si pénétrant et si fier, vraiment égale à ma tendresse d'aîné pour le jeune camarade, habitera toujours mon souvenir, je ne veux pas le voir comme quelqu'un de disparu autrement que resté au loin."

Le climat du sud est asiatique a laissé ses stigmates, d'inévitables rousseurs.

Belle provenance.

Le volume est composé du Déplacement avantageux, relation du voyage de l'auteur en Angleterre suivie de spéculations sur la création d'un fonds monétaire et de La Musique et les Lettres, conférence sur l'esthétique donnée à Oxford et à Cambridge les 28 février et 2 mars 1894.

2 200 €